Page:Büchner - La Mort de Danton, trad. Dietrich, 1889.djvu/330

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Parfois il s’asseyait, puis il continuait sa marche, mais lentement, en rêvant. Il ne cherchait pas de chemin.

Depuis longtemps déjà le soir était tombé, quand il arriva à une cabane habitée, sur la pente du Steinthal. La porte était fermée. Il se dirigea vers la fenêtre, à travers laquelle scintillait une lueur. Une lampe éclairait pour ainsi dire un seul point. Sa lumière tombait sur le visage pâle d’une jeune fille qui reposait derrière, les yeux à moitié ouverts, agitant doucement les lèvres. Plus loin, dans l’obscurité, était assise une vieille femme qui, d’une voix nasillarde, chantait dans un livre de prières. Après qu’il eut longtemps frappé, elle ouvrit. Elle était à moitié sourde. Elle lui apporta quelque nourriture et lui indiqua un lit, tout en continuant son cantique. La jeune fille n’avait pas bougé. Peu de temps après entra un homme long et maigre, les cheveux déjà gris, le visage inquiet et troublé. Il alla vers la jeune fille, qui tressaillit et s’agita. Il prit à la muraille une herbe desséchée et lui en mit les feuilles sur la main ; elle devint plus tranquille et murmura des mots compréhensibles sur un ton traînant et perçant. L’homme raconta qu’il avait entendu une voix sur la montagne et vu ensuite un éclair au-dessus des vallées, qu’il avait été attaqué et avait dû lutter comme Jacob. Il se jeta à genoux et pria tout bas avec ferveur, tandis que la malade chantait sur une note monotone, qui