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le luxe

Un peuple industriel et commercial, au contraire, est serf du coffre-fort, La finance le tient sous ses pieds. Telle est la condition de l’Angleterre et de la France. Leur chaîne s’alourdit chaque année. D’un mot, le capital peut lancer la misère et la faim sur les masses rebelles à son joug. Il en coûte à une nation de s’être engagée à l’aveugle dans une pareille voie. Elle ne s’appartient plus et roule vers les abîmes.

L’Angleterre, avec ses lords à millions et ses pauvres à famine, l’Angleterre courant les mers pour vendre ses produits à coups de canon et faire de l’or à son aristocratie, donne l’idée du Mont-Blanc ou du pic de Ténériffe, qui serait posé en équilibre sur un obélisque haut de mille mètres. Gare dessous… et dessus !

« Comment ! s’écrie Gobseck, voleur et meurtrier, ce capital adoré par tous comme le Dieu secourable, ce génie des contes arabes. qui improvise des palais dans une nuit, cet arrosage divin qui fertilise le sein des déserts ! »

« Un peu moins de contradictions, s’il vous plaît ! Toutes les plaintes des ouvriers contre lui commencent par une catilinaire et finissent par une invocation. Absent, on l’écrase d’anathèmes. Dès qu’il arrive, on l’étouffe d’embrassements. »

« Voyons ! Il faut s’entendre. S’il est Troppmann, qu’on le guillotine, et n’en parlons plus.