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critique sociale

La presse conservatrice de toutes nuances n’a jamais opposé au parti révolutionnaire que l’argument ci-dessus, et, convenons-en, il est décisif : « Soumission ou la mort ! » Ce dilemme est fort commode, assurément, pour les aristocraties, Mais la nation le trouve violent et voudrait mettre un terme à cette sinistre plaisanterie.

Sire Capital est une puissance sans contre-poids. Nulle force ne lui est un obstacle. Il ne souffre ni qu’on le gêne, ni qu’on fasse mine seulement de le contrarier. Il a les nerfs horriblement susceptibles. Dès qu’une politique lui déplaît, il coupe les vivres. S’il veut dompter une population, la mettre à genoux, il suspend la production par une double manœuvre, La part de ses dépenses est réduite au strict nécessaire, Tout le reste va se joindre à l’épargne, et l’épargne elle-même s’ensevelit tout entière dans les coffres. Elle ne daigne même plus en sortir pour exploiter le travail, lui arracher ses dîmes. Non, rien ! Elle le supprime,

On voit le système et ses conséquences. Plus il y a d’affaires et d’activité, plus un pays tombe à la merci de sa majesté l’Empereur-Écu. Les contrées agricoles sont un peu à l’abri de ce fléau. La terre, créatrice par elle-même, tire de son propre fond. La conspiration des espèces ne la condamne point au chômage. Le propriétaire ne peut ni l’enfouir, ni l’exporter. Ah ! s’il le pouvait !!!