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capital et travail

tout l’équivalent. À ce compte, la presque totalité des riches dépenseraient bien peu de chose, puisqu’ils ne produisent rien. Ils ne seraient donc plus des riches, mais des pauvres. On voit que si la définition est conforme à la justice, elle ne l’est guère à la réalité. Peut-être, un jour, deviendra-t-elle pratique. En attendant, si les gens bien rentés, au lieu d’amasser, dépensaient tous leurs revenus, ils ne seraient pas l’objet de tant de malédictions,

Sont-elles imméritées ? Qu’on en juge. Les prétendues économies de l’opulence ne sont que l’accaparement du numéraire, soustrait à la circulation et emmagasiné, nous allons voir dans quel but. Or, la preuve vient d’en être faite, retenir l’instrument d’échange, c’est diminuer d’autant le travail et la production. Donc, l’amoncellement des espèces, qui forme le capital, est bien, comme nous l’avons dit plus haut, non du travail accumulé, mais du travail supprimé. Il n y à pas là de quoi se faire bénir.

Ce n’est pas tout. Le capital est aussi du travail volé, Chacun sait bien qu’on n’amasse pas les valeurs, métal ou papier, pour les mettre dormir dans un fond de tiroir. Seuls, les cerveaux décrépits ou fêlés s’amusent à cacher leurs piastres dans de vieux bas. Là, elles ne font point de petits. Or, on en veut et toujours, des petits.

L’élève des écus est la plus amoureuse, la plus