Aller au contenu

Page:Babeuf Gracchus - Du systeme de depopulation.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

condamnée à exposer, à la vue des humains épouvantés. Suis-je bien propre à donner quelque ton de vie à ce tableau, si mon âme est sensible ? enthousiaste des vertus ? irritable sur la moirdre injustice ? Oh je sens qu’autant j’aurai de peine à entamer une tâche aussi dure, autant je serai incapable, lors qu’une fois je l’aurai saisie, de peindre froidement un tissu d’actes meurtriers, dont il était réservé à nos jours d’offrir l’inouï, le déchirant, le révoltant spectacle.

De plats historiens ont voulu narrer la vie politique de plusieurs personnages de la révolution, dont quelques-uns n’ont été crus coupables, que parce qu’il convenait à des factions qu’ils parussent l’être. Aucune de ces relations n’est digne de passer à la postérité ; elles n’ont pas même le mérite d’être des romans bien faits. On s’y attache à la prétendue vie secrette et privée des héros, dont on va scruter ; d’une manière évidemment apocriphe, jusqu’aux péccadilles de l’enfance, tandis que la partie essentielle, celle qui doit représenter l’homme public, est seulement effleurée, et à la manière de l’intérêt du parti dominateur. Je ne suivrai