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C. E. CASGRAIN.

tendre des fils ! vu le pouvoir qu’a sur toi l’amour maternel, que tu n’adresses souvent et avec ardeur des vœux au Ciel pour ma conservation. Oui, mes chers enfants, je puis le dire sans me tromper, que vous êtes tous pénétrés du même sentiment. Que peut désirer de plus une mère qui reçoit de ses enfants, les mêmes tendresses qu’elle est prête de leur faire éprouver jusqu’au dernier moment.

« C’est donc avec raison, cher fils, que je dis que je puis jouir de tout, excepté de la santé ; que je dois compter pour rien à mon âge ; l’espoir que tu as de mon rétablissement est bien trompeur. Dieu seul le sait, et en disposera à sa volonté. Mais c’est Eugène, ce cher Eugène, s’il était privé de moi, à l’âge où il est ; ô mes chers enfants ! lui seul serait le plus à plaindre, mais que dis-je ? il le serait si vous étiez capables d’oublier la plus tendre