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Au jour convenu, Caliste attendit au lieu du rendez-vous, et les heures s’écoulèrent sans qu’il vît rien venir.

Il n’eut même pas, comme sœur Anne, la consolation de regarder l’herbe verdoyer et le soleil poudroyer : il pleuvait.

Les jours suivants Caliste erra, dans le même endroit, sans plus de succès. Il se promena dans les Champs-Élysées, explora les théâtres, écrivit des appels dans le Figaro. Mais ! plus jamais il n’entendit parler de Madeleine, qui, de son côté, n’apprit point son nom.

Bien des années s’étaient écoulées ; Bruxelles en liesse, fêtait ses souverains et les étrangers affluaient.

Madeleine, accoudée à une fenêtre tressaillit soudain.

Dans une des voitures de l’ambassade de France, un grand homme blond, causait avec son voisin : c’était Caliste : Caliste un peu mûri, mais encore beau. La main de la jeune femme ébaucha un signe, puis s’arrêta.

À quoi bon ? se dit-elle.