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Il y a quelques années, tout y était gai et gracieux.

Les corbeilles fleuries du jardinet s’étendaient jusque dans la prairie.

Le feuillage touffu des vieux chênes d’un petit bois voisin l’abritait plus contre le dur vent de nord-ouest qu’il ne l’ombrageait ; ce que, du reste, la pâleur du soleil d’Armorique rend assez inutile.

Dès en entrant dans le jardin, on était charmé par les fraîches senteurs qui s’en exhalaient, par l’aspect calme et harmonieux de cette modeste demeure.

Cette impression s’accentuait lorsqu’au travers des fenêtres entr’ouvertes, se montraient la silhouette élégante de madame Prestanville, la femme du lieutenant de vaisseau de ce nom, et celle d’Aline sa sœur.

Parfois la brune tête du capitaine Amaury de Kernec apparaissait dans le fond du tableau.

Ce bel officier d’infanterie de marine était le cousin d’Anatole Prestanville et, de plus, son ami d’enfance.