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Brillant gentleman, très apprécié par les élégantes de Lorient qui se montraient disposées à beaucoup de bienveillance en sa faveur, Amaury, soit par indifférence, soit par l’effet de tout autre sentiment, dédaigna cependant ces succès de la ville et préféra consacrer aux gentilles châtelaines de Kérantrech, le temps dont son service lui permettait de disposer.

Il ne faisait en cela qu’accomplir un devoir.

En partant pour le voyage qui le retenait loin des siens, Anatole lui avait fait jurer de veiller sur ses cousines.

Quoique mariée depuis deux ans, madame Prestanville eut presque pu se dire jeune fille, les joies de la femme s’étant bornées pour elle à quarante-huit heures d’intimité conjugale.

Or, si pour certains êtres il est des situations dont les prémices doublent la saveur, ce n’est bien sûr pas pour le sexe faible.

La jeune femme épousait sinon avec passion, du moins avec plaisir, le lieutenant Prestanville ; malheureusement le cap des