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facile et douce, mais qui ne sont pas du bois dont on fait les héros de roman ; aussi jamais il n’avait produit une impression assez vive sur une femme pour l’armer contre les influences combinées de l’absence et du temps.

C’est une triste destinée d’être l’épouse d’un marin !

C’est le rêve d’un jour, d’une nuit, rêve délicieux parfois, mais qui s’évapore comme un songe au réveil quand la mer réclame son amant.

Puis ensuite, pour la femme, pendant des jours, des mois, des années, la solitude intime, l’isolement au milieu de tous les dangers du monde, des angoisses sans nombre.

Lorsqu’un berceau a eu le temps de prendre sa place au logis, le mal est moins grand.

Dans le ménage Prestanville, rien de semblable ne s’était produit et l’examen de conscience de Margaret, soigneusement fait, lui eut apprit, combien l’image