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d’Amaury avait à peu près effacé, dans son cœur, celle de son mari.

C’était lui, cet aimable cousin, qui écartait les ronces du chemin, lui auquel était dévolu le règlement de tous les détails matériels de la vie extérieure, si ennuyeux pour les femmes ; lui qui apportait les distractions au logis, lui qui était le confident, en un mot, l’arbre fort offrant au lierre chancelant son solide appui. Et la jeune femme s’attachait chaque jour davantage à ce beau capitaine si prévenant, si affectueux.

Cependant, on n’hébergeait pas encore les remords, le chapitre des serrements de mains, des baisers furtifs avait seul été parcouru.

La présence d’Aline gênait Amaury et le forçait à modérer ses transports ; cette enfant avec les regards curieux, étonnés de ses grands yeux couleur de bluets, l’avait plus d’une fois fait reculer au moment où il perdait le sens du bien et du mal.

Un soir, l’heure psychologique sonna.