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Ce jour-là, la chaleur avait été étouffante, Aline, un peu souffrante, se retira dans sa chambre.

Une menace d’orage flottait dans l’atmosphère saturée d’électricité.

Le ciel affectait des allures sombres, on voyait à l’horizon s’avancer de gros nuages derrière lesquels le soleil tout blême se disposait à faire son plongeon dans l’obscurité.

Une sorte de buée d’étuve se dégagea de la terre, montant jusqu’aux êtres animés et produisant sur leurs nerfs tendus une de ces impressions auxquelles les femmes résistent mal.

Margaret semblait en proie à une sorte de malaise et le capitaine la regardait avec des yeux extraordinairement brillants.

On était seuls au logis, dans ce sens que la servante, cette gardienne incommode parfois, avait obtenu vingt-quatre heures de congé.

Vite la conversation glissa sur une pente dangereuse.

Amaury ne demandait rien, mais ne marivaudait plus : on parla amour, et l’ac-