Page:Babylas - La Virginité de madame de Brangien, 1883.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 89 —

Depuis lors, Anatole n’a point donné signe de vie à madame Prestanville qui, froissée dans ses sentiments les plus intimes avant qu’ils fussent épanouis, s’est à corps perdu lancée dans les chemins du plaisir à outrance.

Sortie de la voie régulière, sans avoir pour la soutenir même le bras de son complice, elle devint ce que deviennent les roses détachées de leur tige : elle se fana et se flétrit après avoir cherché longtemps le bonheur dans des aventures qui lui firent connaître le plaisir, mais non l’extase de l’âme ; l’amour avec sa flamme divine ne donne jamais, sur ce terrain-là, le signal de l’incendie général.

Margaret fut pendant quelque temps une des brillantes étoiles du ciel amoureux ; puis elle en devint une filante, lancée à toute vapeur vers un abîme dont la femme ne sort qu’à jamais morte pour toutes les délicates joies de l’esprit et du cœur.