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voisinage, et tout eût été pour le mieux dans le meilleur des mondes sans la naïveté d’Aline.

Mais, le lendemain de son mariage, en causant avec son beau-frère qui la plaisantait sur les surprises de sa première nuit de noces et la taquinait au sujet de la présence d’Amaury chez elle le jour de son arrivée ; sans y chercher malice, l’innocente enfant raconta ce qui s’était passé.

Anatole, ému par tant de candeur, ne la désabusa pas, seulement il resta dans son cœur la conviction qu’il était… ce que les maris n’aiment pas à être.

Son humeur s’assombrit. À partir de ce jour il mit fin à tout rapprochement conjugal, régla la situation pécuniaire de sa femme, demanda du service pour les colonies et, avant de partir, se borna avec dédain à lui réciter ces vers :

La plainte est pour le fat, le bruit est pour le sot,
L’honnête homme trompé, s’éloigne et ne dit mot.

— Adieu !