Page:Bacha - Un traité des oeuvres arabes de Théodore Abou-Kurra.djvu/26

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expliqué ce sacrifice dont le tien est la figure, en rapportant ce que dit le Messie de lui-même : « Je ne désobéis pas, je ne discute pas, j’ai exposé mon dos aux fouets et ma joue aux coups, et je n’ai pas détourné mon visage de l’affront du crachat. » (Is., l, 6.) Il dit de lui : « Il est sans aspect et sans beauté ; nous l’avons vu, il n’avait ni aspect ni beauté : il avait un aspect misérable plus que tous les hommes ; il est l’homme blessé qui sait bien souffrir les maladies ; il était méprisé et sans compte ; il supporte nos maladies et il souffre pour nous ; nous avons pensé qu’il était blessé, frappé de Dieu ; mais il a été blessé pour nos péchés, c’est à cause de nos crimes que ces afflictions lui sont arrivées, il a pris sur lui le châtiment de notre salut et nous sommes guéris par ses blessures. Nous sommes tous égarés, comme des brebis ; chacun de nous a égaré sa voie et le Seigneur l’a livré pour nos péchés. Lorsqu’il a été frappé il n’a pas ouvert la bouche ; on l’a mené comme une brebis à la boucherie et comme un mouton devant qui le tond en silence ; par humilité il n’a pas ouvert la bouche. » (Is., liii, 1-7.)

Tout cela te montre bien, si tu as de l’intelligence, Juif, que ton prêtre Aaron était la figure de ce prêtre, et ton sacrifice était la figure de ce sacrifice ; car si ton prêtre expiait les péchés et ton sacrifice faisait expier les fautes, le prêtre dont parle David serait inutile, et de même ce sacrifice dont parle Isaïe serait vainement établi par Dieu, et Moïse serait menteur en te disant que tu as la figure que David et Isaïe ont expliquée ensuite. Tu n’as pas compris alors cela comme Moïse te dit : « Vous avez vu ce que Dieu a fait en votre présence ; mais il ne vous a pas donné des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre, ni une intelligence pour comprendre. » (Deut., xix, 4.) Si ces choses n’étaient pas des figures qui symbolisent des réalités, comment Moïse pouvait-il te dire sans mentir : « Vous avez vu ce que Dieu a fait en votre présence, mais il ne vous a pas donné des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre, ni une intelligence pour comprendre ? » Cela indique bien clairement que tu avais les figures et les symboles de la vérité. David te l’assure en disant : « Nos pères ne comprenaient pas vos miracles en Égypte. » (Ps. cv, 7.) Cela est suffisant pour te guérir, Juif, si tu veux sincèrement le salut de ton âme