Page:Bacha - Un traité des oeuvres arabes de Théodore Abou-Kurra.djvu/36

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était estimé une décision du Saint-Esprit, ainsi l’Église ne douta pas que la définition de ces deux conciles ne fût celle du Saint-Esprit. Aussi l’Église d’Antioche n’avait pas accepté le sentiment de Paul et de Barnabas ni celui des autres frères, mais elle les avait portés à l’assemblée des Apôtres et attendait la décision de cette assemblée ; lorsqu’elle l’eut reçue, elle fut consolée. C’est ainsi que l’Église n’a pas accepté la doctrine d’Arius ni celle de Macédonius, ni celles qui les contredisaient à cette époque parmi les Saints Pères ; mais elle porta le différend au saint concile et attendit sa décision ; lorsqu’elle l’eut reçue, elle fut consolée et réjouie.

Lorsque Nestorius se révolta en disant du Christ ce qu’il en a dit, l’Église rejeta sa doctrine et la porta, selon sa coutume, au saint concile, qui fut réuni à Éphèse par ordre de l’évêque de Rome. Le saint concile l’excommunia et fit cesser son hérésie. La sainte Église accepta ce concile et excommunia Nestorius en repoussant sa doctrine, persuadée qu’elle n’avait pas le droit de prendre part dans la décision de ce concile, mais qu’elle avait l’ordre du Saint-Esprit de s’y soumettre, comme nous l’avons déjà démontré.

Sache bien, Nestorien, que tu es dans l’erreur et que tu as glissé de la pierre sur laquelle l’Église a été bâtie ; tu es séparé du Christ, il n’habite plus en toi parce que tu n’as pas accepté la décision du saint concile que le Saint-Esprit t’a commandé d’accepter comme tu dois accepter sa propre décision. Je m’étonne bien de ce que tu suives Nestorius que tu n’es pas obligé de suivre en le préférant à Paul et à Barnabas ; car l’Église n’a pas voulu accepter ce que disaient ces deux lumières des hommes. Mais tu as accepté ce que disait Nestorius et rejeté la décision du concile que tu es obligé de suivre. Tu as pris un soutien trop faible en te confiant à une intelligence humaine et tu as négligé l’assistance du Saint-Esprit. Sache encore que tu n’as aucune excuse en cela parce que tu as reçu les décisions de deux premiers conciles avec confiance et sans examen, comme le Saint-Esprit te commande de le faire ; et tu as refusé ce troisième que le Saint-Esprit t’a ordonné d’accepter avec la même soumission que les deux premiers conciles. Tu as voulu discuter son jugement et tu n’as pas mis ta confiance dans le Saint-Esprit qui l’a assisté et l’a fait parler.