avez perdu les autres, vous avez enchaîné au fond de l’enfer ceux qui vous suivent ; mais le diable vous enchaîne tous, il vous retient comme compagnons dans le feu de l’enfer préparé pour lui et pour ses anges, vous y faites sa consolation et sa joie.
Quelqu’un de vous prétendrait-il se mettre d’un côté et mettre le concile de l’autre, et dire : « Ô hommes, ne croyez pas ce concile, mais croyez-moi, car j’en sais plus que lui, je suis plus recommandable que lui ? » Malheureux ! quand donc as-tu mérité d’avoir cette sagesse ou plutôt cet aveuglement plus que tous les hommes ? quand donc es-tu devenu le plus clairvoyant de tous les hommes dans leurs intérêts ou plutôt le plus grand trompeur ? Il aurait fallu que le Saint-Esprit te fit connaître depuis longtemps aux hommes, si tu es vraiment ce que tu penses être, afin qu’ils fussent fixés sur ta personnalité ; il aurait fallu qu’il te caractérisât comme il avait caractérisé ce concile ; il aurait fallu qu’il donnât dans la Sainte Écriture tes signes de cognoscibilité comme il avait fait pour ce concile ; il aurait fallu, de plus, qu’il obligeât les hommes à te suivre comme il les avait obligés à suivre ce concile. Mais je ne suis pas étonné de cela, aveugle qui ne sais ni ce que tu dis, ni ce que tu raisonnes, comme parle saint Paul ; tu es si ignorant et si enveloppé par l’obscurité de l’erreur, que tu ne sens plus ton état. Je m’étonne plutôt de voir ces malheureux abandonner l’obéissance à ces saints conciles selon l’ordre du Saint-Esprit et se laisser conduire par toi comme l’aveugle dont parle Notre-Seigneur dans l’Évangile : « Un aveugle conduit un autre aveugle et tous les deux tombent dans la même fosse. » Et comme dit saint Paul : « Ils ont pris plusieurs faux docteurs comme vous à cause de la démangeaison de leurs oreilles. » (II Tim., iv, 3.)
Mais, nous, orthodoxes et enfants de la sainte Église, nous rendons gloire et action de grâces au Christ, notre Dieu, qui nous a accordé la bonne volonté et l’obéissance aux saints conciles que le Saint-Esprit a fait parler. Nous sommes dans sa maison et dans le bercail de ses troupeaux. Par sa protection, nous sommes sauvés de Satan qui, comme un loup dévorant, rôde autour de nos âmes pour surprendre celui qui se hasarde à sortir de l’Église et en faire sa