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préface.

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auiplus ; mais la plupart ne dépassent pas 50 Cent., bon marché indispensable au succès de ce livre de la petite lle ro riété L’immo1-tel Liégeois vaut 40 oüdelanu pp. ,

ou 50 cent. dans toute sa splendeur ; mais en s’amomdrissant, pour se mettre à la portée des plus petites bourses, il a des diminutifs à. 25, 20, 15, et 10 cent. Les nomenclatures ci-dessus ne comprennent que les almanachs de Paris, vivants ou morts, mais tous contemporains, et ne remontant guère au delà de 1830.

Chaque année il s’en publie une cinquantaine environ, et dans le nombre quelques-uns sont des phénix, ne mourant au bout de 12 mois que pour revivre de leurs cendres. L’ensemble de’ceux qui, avec ou sans généalogie, viennent annuellement éclairer la France, représente plusieurs millions d’exemplaires ; car il n’est pas rare d’en trouver qui s’impriment à 100,000.exemplaires, et quelques-uns a 150,000 ! - Les almanachs publiés dans les départements n’ont pas le luxe de vignettes, et souvent d’esprit, prodigué dans ceux de Paris. On appelle encore almanachs de gros et très-gros livres, qui, à la suite d’un calendrier de l’année, contiennent un recueil d’adresses des principaux négociants, industriels, employés d’administration, habitants de Paris. L’un des plus fameux et des plus anciens en ce genre était l’Almanach-Bottin, créé en 1797, et qui, après 61 ans d’existence, s’est fondu avec l’Annuaire-Almanach du commerce et de Vindustrie, ou Almanach des 500,000 adresses, formant un énorme volume grand in-8° de plus de 3,000 pages en petit texte ; cet almanach, dit aussi Didot-Bottin, contient en outre d’amples renseignements géographiques, statistiques et administratifs sur la France et ses colonies. Beaucoup de départements et quelques grandes villes ont, pour leurs circonscriptions, des imitations en petit de cet almanach monstre. En 1776 on publia l’Almanach de Paris, contenant les noms, qualités, demeures des personnes de condition dans la ville etlles faubourgs de Paris, 1 vol. in-24. Il y eut cinq années de cet almanach, dont les nôtres ne sont que l’imitation démocratisée.

umanacir novμ. puis nimânm.. L’almanach de Laurent l-Ioury, dont nous avons parlé plus haut, prit, le premier, en.1679, le titre passablement pompeux d’Almanach royal, bien qu’il n’eût rien changé à sa rédaction : il contenait les lunaisons, le départ des courriers, les féries du Palais, les principales foires, la liste des villes où l’on battait monnaie, etc. En 1699, l’éditeur commença d’y ajouter les naissances des rois, reines, princes et princesses de l’Europe, le clergé de France, l’état militaire, judiciaire et financier du royaume. Cet almanach cessa de paraitre pendant la Révolution, et ressuscite sous Napoléon IH, avec le titre d’Almanac/1 impérial : il redevintroyalaprès1S15, etinzpérz’alen 1852. Depuis 1871, il porte le nom d’Alnzanac/znationnl. Outre ce que l’on trouvait dans l’ouvrage primitif, il contient une statistique générale du gouvernement, de toute la haute administration civile, judiciaire, militaire et municipale, avec les noms des titulaires de chaque emploi, mnsi que les qualités, titres et noms des agents étrangers accrédités près du gouvernement de la France. L’Almanac/z national forme 1 vol. in-8° de plus de 1200 pages, -

L’Almanach rolyal fpt une espèce de contrefaçon d’un recueil intitulé es États de la France, qui parut en -1649 et se publiait encore en 1749. Seulement il n’était pas annuel et ne paraissait qu’à des époques indéterminées, plus ou moins éloignées. Le 1" État forma 1 vol. -in-12 ; mais la rédaction s’augmentant toujours de renseignements nouveaux, l’État de 1749 compte 6 vol. On y trouve tout ce qui a rapport au Roi, à la famille royale : leurs prérogatives, l’état de la cour et de la maison du Roi, ainsi que du clergé ; le cérémonial de France ; toute l’organisation civile, politique et militaire. C*est un recueil rare, et, par la richesse des informations pour le xvn° siècle, bien supérieur å. l”Almanach royal. - On publie de nos jours un almanach in-32, petit, coquet, mignon, taillé en raccourci sur le même patron que l’Almanach royal. et qui se pare du nom d’Almanach de la Cour, de la ville et des départements. Les pays étrangers ont presque tous aujourd’hui leur Almanach, royal, comme le oyal Calender d’Angleterre, etc, L’Almanach de Gotha, publié sans interruption depuis 1764, paraît en deux éditions, l’une française, l’autre allemande, format in-16. Il donne, outre les 8éfl}5alogies des maisons souveraines de l’Europe, des qouces statistiques sur chaque État, et une Chronique de lannée. Cet almanach passe pour très-exact. ALMANACH nes iuusr- : s, ou Recueil de poésies fugitives de nos différents poëtes, qui ont concouru en 1764. Ce titre indique l’époque de la naissance et la nature d’nn ouvrage qui a eu sa petite célébrité. Son premier éditeur fut un sieur Mathon de Lacour, puis Sautereau de Marsy, un peu moins obscur : ils le publièrent de 1764 a 1789. Bien qu’ils eussent changé son 2° titre en celui de : Choix de poésies fugitives, ce ne fut trop souvent qu’un ramassis de vers plus ou moins français) qui avaient couru dans Paris pendant l’année ; quelques jolies pièces s’y trouvaient étoutïées sous une multitude d’autres médiocres ou pitoyables. Le volume se terminait par une notice raisonnée de tous les ouvrages de poésie publiés dans l’année, y compris le théâtre. A partir de 1789, Vigée fit cet almanach, si peu avoué des Muses, malgré son titre, et le continua pendant 31 ans : la Révolution ni interrompit pas l’intrépide éditeur, qui colligea ses fleurs poétiques, même pendant que l’échafaud de la Terreur était partout en permanence.. Son cher Almanach lui survécut, et ne termina sa carrière qu’en 1833, après avoir passé par les mains de plusieurs éditeurs. Cependant, malgré son excessive médiocrité, comme la pensée de ce Recueil était heureuse, il obtint un certain succès pendant longtemps, et 69 volumes, du format petit in-12, attestent son passage dans ce monde aux personnes qui visitent quelquefois les catacombes littéraires. C. D-r.

ALNWICK (Chateau d’), résidence des ducs de Northumberland. Fondé, dit-on, par les Romains, sur la rive méridionale de l’Alne, il devint en 1310 la propriété de la famille qui le possède aujourd’hui. I a trois enceintes, et est flanqué de 16 tours ornées de statues. Les appartements sont très-somptueux, et contiennent de nombreux tableaux.

ALOI, titre ou bonté intérieure que doivent avoir les monnaies et les ouvra«fes d’or et d’argent, pour être conformes à la loi (ad Îegem). Celui de l’or s’estime par carats, celui de l’argent par deniers.

ALPHABET, catalogue des divers caractères servant pour l’écriture. Ce nom est tiré des deux premières lettres de la langue grecque (alpha, béta), mais n’appartient pas à la langue grecque ancienne : il paraît nous avoir été transmis par le bas latin (alphabets), et le mot alphabètos ne se trouve non plus que dans la basse grécité. Au reste, ce nom, même en grec, est mal fait ; il n’est pas plus rationnel de nommer la liste des lettres par le nom des deux premières, qu’il ne le serait de désigner une tragédie par les mots qui la commencent. Il a, de plus, Finconvénient de ne présenter aucune espèce de sens aux personnes demeurées étrangères aux notions les plus élémentaires de la langue grecque. Aussi le peuple dit-il souvent : Pabécé ; ce qui, du moins, est clair pour lui. Ch. Nodier a proposé le mot grammataire, qui n’a guère de chance de jamais réussir. Théoriquement, un bon alphabet doit contenir autant de caractères qu’il y a de sons différents dans la langue dont il représente les éléments les plus simples. Mais il n’en est pas ainsi ; les difl’érents alphabets sont incomplets et redondants tout à la fois ; et si, en passant d’un peuple a un autre, ils perdent certains défauts, bientôt on y voit naître d’aut.res imperfections. Notre alphabet nous vient des Romains, qui avaient emprunté le leur, dans ses éléments essentiels, aux Grecs ; et ceux-ci passent pour avoir tenu des Rhéniciens Cet art ingénieux

De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par les traits divers de fig.res tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. I Bnítmzur.) Mais de qui les Phéniciens tenaient-ils leur alphabet ? Ici l’obscurité est profonde. Les Égyptiens, les Chaldéens, les Syriens se disputaient l’honneur de l’invention de l’écriture ; les Grecs l’attribuaient’tantôt à leur Hermès, tantôt au Thoth égyptien. Platon trouvait l’invention de l’écriture alphabétique au-dessus des facultés naturelles de l’homme. Le Juif platonicien Philou l’attribua à. Abraham, Josèphe à Seth, d’autres à Adam. On comprend que les peuples européens aient donné la priorité aux Phéniciens, de qui ils avaient reçuJ’alphabet ; détzut l’opinion des Romains au temps de Lucain : Phœnices priml, fnmœ si ereditur, ausi

ldansumm rudibus vocem signnre figuris. Il parait que les Phéniciens n’avaient que 16 lettres ; du moins, les Grecs n’en eurent pas davantage à l’origine. C’étaient les 5 voyelles a, e, i, o, v, et les 11 con-