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préface.

AMA 102 AMA. W.

ment contralto si elle appartient à une femme, haute-contre si elle appartient a un homme. La voix de con’h te-

tralto est la plus grave des voix de femmes, et la au contre la plus aigue des voix d’hommes. Les parties de chant écrites pour alto sont souvent exécutées aujourd’hui par des voix basses d’enfants, surtout dans la musique d’église, depuis que la voix de haute-contre n’est plus cultivée. Elles sont notées sur la clef d’ut 3° ligne. B. euro, dit aussi allo-viole ou quinte, instrument å 4 cordes et à. archet, de la famille des violes (V. ce mot). Sa dimension est un peu plus grande que celle du violon ; dans un orchestre, il fait Poffice de l’alto parmi les voix, et tient le milieu entre le violon et, le violoncelle. On l’accorde de quinte en quinte, et ses cordes donnent, de l’aigu au grave, le la, le ré, le sol et Put. La 3° et la 4° sont filées en laiton. L’alto a donc une quinte de moins a l’aigu que le violon, et une quinte de plus au grave. Le doigté et le maniement de l’archet sont les mêmes que pour le violon ; mais la musique s’écrit avec la clef d’ut 3° ligne. Dans quelques morceaux anciens, il y a des parties de seconde viole ou mole-tenor écrites sur la clef d’ut 4° ligne. L’alto, d’un excellent effet dans les morceaux d’ensemble, fait plaisir aussi entre les mains d’un habile soliste. Il rend des sons doux et mélancoliques. Les anciens compositeurs le négligeaient, se bornant le plus souvent à lui faire doubler la basse. Haydn et Mozart lui ont donné une place essentielle dans la symphonie. Dans l’Uthal de Méhul, et dans le De Profundis de Gluck, il est l’instrument principal. Gluck en a encore fait un excellent emploi dans Iphigénie en Tauride, Sacchlm dans OEdipe, et Spontini dans la Vestale. - L’alto nous est venu des Italiens, qui excellaient à le fabriquer ; on cite surtout les instruments sortis des ateliers d’Amati. Parmi les virtuoses sur l’alto, les plus connus sont Alexandre Rolle et Urhan. ’ B.

euro-nasso, ancien instrument de percussion a cordes. Le musicien le frappait d’une main avec un petit bâton, tandis que, de l’autre, il jouait un air sur la tlüte, avec laquelle s’unissait l’alto-hasso accordé å l’octave, a la quinte ou à. la quarte. * *

ALUTA. V. Cu/lessons. *

ALVEOLE. V. Nuunn.-ALVEUS,

nom que les Romains donnaient : 1° a un

canot creusé dans un seul tronc d’arbre, et, par extension, à la coque d’un navire ; 2° à une table a jeu, divisée comme l’abaqúe (V. ce mot), et sur laquelle-on jetait des dés ou plaçait des jetons ; 3° à. une sorte.de baignoire construite dans le plancher d’une chambre ;-’ AMADAS ET YDOINE, poëme d’aventures où est célébré l’amour pur et loyal. Ce roman, comme tous ceux de la même classe. est inspiré par le culte de la femme si répandu au moyen âge. Composé par un auteur inconnu, il est conservé à la Bibliothèque impériale dans un manuscrit du xm° siècle. Les vers sont de huit’sy1labes et a rimes plates. V. l’Histoire littéraire de la France. t. XXII. H. l)

AMADIS DE GAULE ou de GALLES, et les AMADIS. L’Amadls de Gaule, ou mieux de Galles, est un célèbre roman de chevalerie du xiv° siècle (V. Cnsvausnrs, romans de), qui à sa source dans les traditions du pays de Galles. En voici la fable : Amadis, enfant de l’amour, né de Périon, roi fabuleux de Galles ou Gaulles, et d’Élisène, fille de Garinter, roi de la Petite-Bretagne, est exposé, dès sa naissance, sur un fleuve ; son berceau descend ainsi paisiblement jusqu’à la mer, où il est recueilli par Gandales, chevalier d’Écosse, qui l’éléve chez lui, sous le nom de Damoysel de la mer. Le roi d“Écosse Languines, gendre de Garinter, frappé de la bonne grâce de l’enfant, Pemmène à. sa cour. Il reçoit la visite de Lisvart, gendre du roi de Danemark, de Brisène, sa femme, et de leur fille Oriane, d’une beauté accomplie. Lisvartpart pour la conquête de la Grande-Bretagne ; Brisène et sa fille demeurent en Écosse ; pendant ce séjour, Amadis conçoit la plus vive passion pour Oriane, ui l’accepte pour son chevalier Alors, sous le nom de Chevalier du Lian, , pris de l’emblème qu’il portait peint sur son bouclier, il part en quete des grandes aventures qui doivent lui mériter la main de sa princesse. D’abord il conquîertl’ileFer*me, qui, entre autres merveilles, contient le palais d’Apollidon et Parc qui sert d’épreuve aux loyaux amants. Une belle princesse, Briolanie, est remise par Amadis en possession de ses domaines. Ce service allume la jalousie d’Oriane, qui lui défend de revoir Briolanie. Alors, Amadis, au désespoir, renonce aux armes, et se retire dans Permitage de la Roche-Pauvre, sous le nom de Beau Ténébreuzc. Tout s”explique par les soins de la Damoyselle de Danemark, -«Oriane s’apaise, et son Amadls protége le roi Lisvart contre les entreprises du roi d’Irlande, Cildadant, et de plusieurs géants ses alliés. Mais Lisvart le paye d’une telle ingratitude, que le bon chevalier quitte la cour de la Grande-Bretagne pour se retirer auprès du roi Périon, qui l’a reconnu pour son fils. Il s’en sépare bientôt pour recommencer ses prouesses, tantôt sous le nom de Chevalier de la verde espée, tantôt sous celui du Chevalier Grec. Dans cet intervalle, Catin, empereur de Rome, qui a oui parler de la beauté d’Oriane, envoie demander sa main, et elle lui est accordée malgré les pathétiques prières de la jeune princesse. Elle s’embarque ; mais, pendant le trajet, Amadis attaque la flotte romaine et s’en empare. Oriane, délivrée, est conduite à l’Ile Ferme ; de la elle envoie à son père d’humbles messages pour’lui demander une réconciliation, qu’il refuse durement, jusqu’au moment où Lisvart, ’délivré par Amadis, Périon et leurs chevaliers, des embúches de l’enchanteur Arcalaüs, et cédant à lmtervention du bon ermite Nascian, consent enfin à unir les deux fidèles amants.- Le roman contient encore, comme épisodes, les aventures des frères et des cousins d’Amadis : - On attribue généralement au Portugais Vasco de Lobeira l’Amadis de Gaulles ; mais c’est à tort, car il circulait déjà. en Espagne dès 1360. Ce que l’on peut regarder à peu près comme certain, c’est que Vasco écrivit, en 3 livres, une rédaction dq l’Amadi.ç, auj perdue. La seule version qui ait subsiste est celle de Garcia Ordoñez de Montalvo, composée en langue espagnole vers 1495, et publiée à Salamanque en 1519. Elle forme 4 livres, et n’est, suivant l’aveu d’Ordoñez, que le remaniement et le développement d’un texte primitif, très-probablement d’origine française : on y trouve des imitations empruntées aux romans français de Tristan, de Lancelot du Lac, etc. Cervantes regardait l’Amad¿r d’Ordoñez comme le meilleur roman de chevalerie ; il marque le point précis de liaison entre les compositions chevaleresques et les romanesques proprement dites. L’Amadís de Gaulle : se réimprime encore en Espagne : une édition en a été donnée à Barcelone, en 1848, en 4 vol. in-12, et en 1857, à Madrid, dans la collection nationale de Bivadeneyra, par M. de Gayangos. C’est une des meilleures sources de la langue espagnole. En français, la première traduction fut publiée par Herberay des Essarts, en 1548, et, au xvm° siècle, Tressan en a donné une agréable imitation plutôt qu’une traduction.

L’Amadis de Gaulles eut un succès prodigieux en Europe, et fit éclore une foule d’imitations ou de suites, dont l’ensemble forme 25 volumes in-16. Les imitateurs firent l’histoire des descendants d’Amadis, Esplandian, par Ordoñez ; Lisvart de Grèce, par Paez de Ribera ; Amadis de Grèce, par Juan Diaz, etc. Toute cette suite a 9 livres. Des Essarts a traduit jusqu’au 8°, et d’autrus traducteurs l’ont continuée. V. Baret, De l’Amadis de Gaule, el de son in/luence sur les mœurs ella littérature au xvi° et au xvn° siècle, Paris, 1853, in-8°. E. B. Amants, nom donné, pendant le xvuv siècle, aux manches qui descendaient et boutonnaient au poignet, parce que les acteurs d’un opéra d’Amadis, qui eut du succès, portaient’de ces sortes de manches.

AM/E ou AMULE, nom sous lequel sont désignées, dans les anciennes liturgies, des espèces de fioles allongées, destinées à renfermer le vin qu’on présentait à l’autel au* moment de l’ofl’rande.

AMALFITAINES (Tables), code nautique rédige in Amalfi vers le x° siècle, et qui fut la base du Droit des gens et de la jurisprudence maritime et commerciale dans toute’l’Europe. Il n’en reste aujourd’hui que des fragments si peu importants, qu’on en a contesté l’existence. Mais Amorosi, magistrat napolitain, l’a mise hors de doute dans un travail spécial Sulle tavole Amalfitane, Naples, 1829. B.

AMANDE, auréole de forme elliptique qui entoure fréquemment les trois personnes divines, notamment et la S’° Vierge. Les contours en sont tantôt simples, tantôt formés d’une suite d’anges, ou de rayons dorés. Quelques antiquaires veulent voir l’origine de ces auréoles dans les imagines clypealœ des Romains. Les antiquaires anglais donnent à l’amande le nom de vertca piscis, qualification inexacte, puisque l’amande n’a aucune ressemblance avec la vessie des poissons. Y

manne mrsriouz, symbole de la virginité de la S" Vierge. L’origine de cet emblème trouve son explication dans le sens mystique attaché à la verge d’Aaron, qui fleurit en une nuit et porta une amande. E. L. AMARQUE, terme de Marine ; indice pour avertir les