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préface.

ABO ’ 6 Ane

iifiimpose pas d’ablutions à des heures déterminées ; mais ii en prescrit dans le cas où l’on a touché ou mangé quelque animal impur, communiqué avec des hommes frappés fie la lèpre et autres infirmités corporelles. - L’ablution des mains était de rigueur dans les mystères de l’ancienne Grèce, et le préliminaire de toute participation à. un acte religieux. Dans la vie privée, elle avait lieu avant, pendant et après le repas. L’ablution des pieds d’un hôte ou d’un voyageur était le premier acte de l’hospitalité.-Dans l’islamisme les ablutions sont fréquentes. Qn dis-s ~ 1

tingue : ’l°’la grande ablation (ghousl), immersion du corps entier dans l’eau, imposée à tout musulman chaque vendredi, et en outre après certains actes ou états, tels ue le contact d’un corps mort, l’accouchement, etc. ; Cl

  • 2° la petite ablution (abdest), qui consiste à se laver le

visage, une partie de la tête, la barbe, les mains et les bras jusqu’au coude, les pieds jusqu”a la cheville, et que le croyant est tenu de faire avant chacune des cinq prières de la journée, ainsi qu’après les souillures accidentelles du corps (V. le Coran, c. xv). Aussi, les établissements de bains sont très-nombreux dans les villes musulmanes, et toutes les fois qu’il n’exista pas d’impossibilité absolue, on a placé une fontaine auprès de” chaque mosquée. Quand onmanque d’eau, ou quand un malade ne pourrait soutïrir l’eau sans danger, on simule l’ablution avec du sable ou de la terre, pour ne pas manquer au précepte ; cette ablutíon s’appelle teyemmon. - Dans le christianisme, la chair a été plus rigoureusement séparée de l’esprit que dans les autres religions, et la pureté de l’àme est le grand devoir du croyant. On n’y trouve l’ablution qu’a l’état de symbole : tel est, chez les catholiques, l’usage de tremper le bout des doigts dans l’eau bénite en entrant tt l’église, et de porter au front une goutte de cette eau. Le baptême, l’aspersion de l’eau bénite, le lavement des pieds et celui des autels dans la semaine sainte, sont autant d’ablutions. Parmi les cérémonies de la messe, il y à une ablution des mains après l’ofl’ertoire, et deux ablutions après la communion, l’une avec du vin qu”on’verse dans le calice, l’autre avec un peu d’eau et de vin qu’on répand sur les doigts du prêtre, et qui retombe dans le calice ; elles sont destinées a entraîner les parcelles des espèces consacrées qui auraient pu adhérer pendant le sacrifice aux doigts de l’ofi“iciant ou aux parois du calice. C’est depuis le xnfl siècle que le prêtre boit l’eau et le vin des ablutions de la communion ; auparavant on les jetait dans la piscine. - B.-.

ABOLITION, terme de droit romain ; annulation d’une procédure. L’annulation n’empêchait pas l’accusation d’être reprise, à la différence de Pamnistie, qui détruisait a jamais le délit. L’abolition, qui existait dans l’ancien droit français (V. Larfrruss n’Anoi.rrioN, dans notre Diet. de biographie et.d’histoire), a disparu de la législation actuelle, et le souverain n’a que le droit de grâce ou de commutation de ~peine. En Hollande, en Bavière, et dans le Wurtentberg, le prince régnant possède encore le droit d’abolition. ’ ’

ABQLITIONISTES, nom- donné, dans les États-Unis d’Amérique, aux partisans de l’abolition de l’esclavage. Guillaume. Penn, un des premiers promoteurs de cette doctrine, abolit l’esclavage dans la Pensylvanie. Aujourdfhui les États ou la question de l’esclavage estjle plus vivement agtée sont partagés en abolítionistes (États du nord) et en Zmtiabolitionistes (États du midi). L. ABOLLA. V. BÎANTEAU. ’

ABONDA, ABUNDA, BONDA, BUNDA ou BOUNDA

(Langue), un des idiomes africains, parlé généralement dans l’Angola et le Benguela, plutôt encore a l’intérieur du pays que sur la cote. En 1692, Pedro Dias publia à Lisbonne un Arte da lingua de Angola. Un missionnaire portugais, Fr. Cannéeattim, a donné un dictionnaire et une g1-ammaire de Pabonda (Díccionario da lingua bunda ou angolezise, Lisbonne, 1804 ; - Observaçoes grammaticales sobre a. lingua bunda ou angolense, ibid., 1805). La langue abonda se distingue par la multitude des affixes qui y tiennent lieu de déclinaisons et de conjugaisons, par, sa richesse en prépositions, en adverbes et en conjonctions. Les noms substantifs ont 6 cas, et les pronoms démonstratifs 5, tous distingués par des articles. L’article varie en nombre et en cas, mais non en genre. Les diminutifs se forment en ajoutant ca devant le nom. Les verbes ont les significations active et passive, 3 conjugaisons, 4 modes, un gérondif, et un participe déclinable. L’indicatif a les trois temps du présent, du parfait et du futur ; il en est de même du subjonctif, qui admet en outre un futur second. On emploie très-rarement le verbe substantif. La prononciation est’douce 1 tt l’exception des adverbes interrogatifs, aucun mot ne finit par une consonne. M. Douville, dans son Voyage au Congo (1832), présente Pabonda comme n’étant, avec l’idiome congo’(.ce mol), que les dialectes d’une langue plus générale nommée mogialoua. B.

ABONDANCE, ample possession de ce dont on a besoin. Uabondance, un des principaux objets que se propose l’économie politique, fait le bon marché, et rend à tous les habitants d’un pays la vie plus agréable et plus facile. Quand le blé est abondant, il est moins cher ; le peuple se nourrit mieux et a moins de frais. Quand les produits fabriqués sont abondants, ils sont, en général, it un prix peu élevé ; les profits du vendeur sont un peu moins grands, mais la masse des consommateurs en profite. L’abondance ne produit pas toujours une diminution dans les prix, mais elle fournit toujours un moyen de vivre’plus facilement. Si, par exemple, tous les produits sans exception venaient à doubler dans une nation, la valeur relative de chacun d’eux ne serait pas changée. mais tous les habitants en posséderaient une quantité double, qu’ils pourraient troquer contre des produits équivalents, et ils auraient deux fois autant de bien-être. l’abondance s’obtient par le travail, par le perfectionnement des instruments de production, par l’emploi judicieux des capitaux, par la libre introduction de tous les produits, par les habitudes d’économie, etc. L. Anonnancu (Greniers d’). V. Gmsrunns o’AuoNu/mes. Anonnxucs. Les artistes représentent cette divinité allégorique sous la figure d’une nympho jeune, aimable, douée cÿembonpoint, et tenant à la main une corne d’abondance, d’où sortent des fleurs et des fruits. Sur les médailles, elle tient une lance d’une main, une ou deux cornes de l’autre. Le musée du Louvre possède une statue de Sabine, femme de l’empereur Adrien, avec les attributs de l’Abondance. L’Abondance est figurée sur un célèbre camée de Vienne représentant Papothéose d’Auguste, et sur un des bas-reliefs de l’arc de Constantin à Iiome. On voit des statues antiques de l’Abondance aux musées de Naples, du Vatican, et de Dresde. Jupiter, Pluton, la Fortune, les Fleuves, les Génies protecteurs des villes et des-provinces, ont été représentés aussi par les Anciens avec la corne d’abondance. Cet attribut a été donné enfin la Paix, à la Concorde, à la Fécondité, à la Libéralité, à la Victoire, etc. B.

Anounzuven nu srrta. Dans le style, dit Marmontel, il y a une abondance qui en fait la richesse et la beauté : c’est une affluence de mots et de tours heureux pour exprimer les nuances des idées, des sentiments et des images. Il y a aussi une abondance vaine, qui ne fait que déguiser la stérilité de l’esprit et la disette des pensées par Postentation des paroles : Chapelain, par exemple, emploie 40 vers à décrire les charmes et la parure d’Agnès Sorel. Boileau a ditiavec raison :

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Souvent trop dïibondance appauvrit la matière. ABONNEMENT, terme de finances ; droit fixe qu’un contribuable s’engage à payer en remplacement d’un droit variable que l’État pourrait exiger. Par exemple, un marchand de vin est assujetti à payer un certain droit pour chaque litre de vin qu’il débite ; ce paiement a lieu au fur et a mesure des ventes ; des employés de la régie viennent de temps à autre visiter sa cave, vérifier les quantités vendues, et percevoir les droits : c’est ce qu’on appelle l’eœercice. Mais cet exercice soumet le débitant a une surveillance désagréable et a de perpétuels dérangements ; s’il’veut, il peut otïrir à la régie de lui payer annuellement une certaine somme équivalente à la somme présumée qu’aurait produite l’exercice ; la régie discute le prix et accepte : c”est ce qu’on appelle un abonnement. En cas de dissidence, le conseil de préfecture décide, sauf recours au conseil d’État. L’abonnement est autorisé pour la vente en détail des vins, cidres, poírés et hydromels (loi du 28 avril 1816), et il peut être pris, soit par un seul débîtant ; soit solidairement par la classe entière des débitants de la commune, soit par la commune elle-même (lois du 21 avril 1832 et du 25 juin 1841 ; pour la fabrication des bières dans les villes de 30,0 0 ames au moins (V. BnAssi : mas) ; pour l’entrée sur les vendanges dans les communes vignobles (loi du 21 avril’ 1832) ; pour les voitures publiques de terre et d’eau la service régulier (loi du 25 mars 1817), pour la navigation intérieure, les bacs et les passages d’eau ; pour le sel marin et la redevance des mines (loi du 21 avril 1810) ; pour les frais de casernement et de lits militaires à la charge des co nnnunes (loi du ’15 mai et ordonnance du 5 août