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préface.

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avoir soin aussi dans la discussion, surtout orale, de préciser nettement l’acception dans laquelle on prend tel terme, qui peut avoir un sens tantôt plus restreint, tantôt plus étendu, afin que l’auditeur ne prenne pas le change, ne s’égare pas", mais puisse entrer dans notre pensée même et en suivre sans’peine tout le développement. P. ACCES, terme de Droit canonique, désigne le droit qu’un clerc peut avoir pour l’avenir sur un bénéfice. Le pape donne ce droit quelquefois à. un impétrant atteint de quelque incapacité momentanée, telle que le défaut d’age. L’Accès est une sorte de coadjutorerie. Accizs, action par laquelle les cardinaux, dans l’élection d’un pape, reportent, après un premier vote sans eñet, leur voix sur le candidat qui a obtenu le plus de suffrages. ACCESSION (Droit d’), du latin accedere, s’approcher, s’ajouter ; droit qu’a le propriétaire d’une chose mobilière ou immobilière sur tout ce qu’elle produit ou tout ce qui s’y unit accessoirement (Code civil, art. 546-577). En ce qui concerne les immeubles, ce droit s’applique : 1° aux alluvions et aux atterrissements (V. ALx.Uv1oN) ; 2° à tout ce qui peut être extrait d’un terrain au moyen des fouilles, sauf les exceptions relatives aux mines et carrières (V. ces mots) ; 3° aux îles et îlots qui se forment insensiblement dans les rivières non navigables ni flottables, vis-à.-vis la propriété riveraine (V. ILEs) ; 4° aux constructions et aux plantations, à moins que des preuves ne fassent cesser la présomption que le propriétaire en est l’auteur et le droit qui en dérive ; s’il yaemployé des matériaux appartenant a autrui, on ne peut que lui intenter une action en dommages-intérêts, et la revendication des matériaux en nature n’est admise que dans le cas où la construction a été abattue ; si un tiers construit sur le fonds d’autrui, le propriétaire peut exiger la démolition des ouvrages, ou se les approprier en payant la valeur des matériaux employés et le prix de la main-d’œuvre ; 5° aux pigeons, lapins, poissons, abeilles, qui ont quitté leur colombier, garenne, étang ou ruche, it moins qu’ils n”aient été attirés par fraude, cas où il y a lieu à revendication.

En ce qui touche les meubles, la loi reconnaît trois espèces d’Accessions, Padjenction, la spécification, le mélange. L’adjonction a lieu par l’union de choses appartenant a différents maîtres. Lorsque ces choses sont encore séparables (comme le diamant enchàssé dans un anneau, ou les galons d’un vêtement), le tout peut appartenir au propriétaire de la chose principale, a charge de payer la valeur de la chose unie. - La spécification est la formation d’une nouvelle espèce d’objet avec une matière appartenant a autrui. Soit que la matière puisse ou non reprendre sa première forme, celui qui en est propriétaire peut réclamer la nouvelle.espèce d’objet en remboursant la main-d’œuvre ; mais si cette maind’œuvre l’emporte de beaucoup sur la matière (comme la sculpture d’un bloc de marbre, le travail du peintre sur une toilei, Fartiste demeure en possession moyennant indemnité. La mauvaise foi de celui qui a employé la matière d’autrui peut donner lieu à une demande en dommages-intérèts. *Le mélange a lieu lorsqu’une chose a été formée de matières appartenant a plusieurs maîtres. Si les matières sont séparables, celui a l’insu duquel elles ont été mélangées peut demander, soit la division, soit le prix de ce qui lui appartient. Si la séparation -est impossible on a des inconvénients, la propriété devient commune dans la proportion de la quantité, de la qualité et de la valeur appartenant à chacun. Le propriétaire d’une matière supérieure aux autres par la quantité et le prixpeut réclamer le mélange entier, en remboursant a chacun la valeur de sa matière, à moins que »le’mélange n’ait été fait du consentement des différents propriétaires, cas où la communauté de propriété subsiste. Accession na Lnzux, en terme de Palais, se dit, dans un procès, de la visite que vont faire sur les lieux ou terrains litigieux les magistrats chargés de prononcer sur la contestation judiciaire. Cette mesure peut être sollicitée par les parties ou prise d’office par les magistrats. -accession, terme de Droit international ; adhésion d’un État aun traité déjà conclu entre deux ou plusieurs autres États.

ACCESSOIRES, parties qui, dans un tableau ou dans toute autre production de l’art, servent a relever, a embellir, à développer la composition ou le sujet, sans y être absolument nécessaires. Tels sont, dans les fonds, les draperies, les meubles, les groupes de vases, d’armes, etc. Les figures, dans le paysage, sont des accessoires. Le talent de l’artiste est de bien choisir les accessoires, et de les coordonnera l’ensemble de son œuvre. ’..’ ×

Ils ne doivent pas faire plus d’effet qu’il ne convient. Les accessoires sont traités avec négligence sur les monuments de l’art antique. B.

ACCIACCATUBA, c.-it-d. écrasement, mot italien employé en Musique pour désigner un agrément d’exécution, à l’usage des instruments a clavier, de la harpe et de la guitare, et sur la nature duquel les auteurs ne s’entendent pas. Selon les uns, cet agrément consiste à frapper rapidement et d’une manière successive toutes les notes d’un accord ; il se marque en écrivant ces notes en signes très-petits et dans leur ordre de succession, puis l’accord lui-même, ou en faisant précéder l’accord par une sorte de zigzag perpendiculaire (fig. 1). Selon les Fm. 1. Flo. 2. Flo. 3. ’

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autres, l’accîaccatura consiste à. frapper dans un accord une ou plusieurs notes qui ne lui appartiennent pas, et se marque par une petite ligne oblique traversant l’accord la où ces notes doivent être frappées (fig. 2). Quelques-uns y voient une appoggiature (V. ce mot), frappée presque simultanément avec la note principale, et marquée paî* une petite note que coupe parfois un trait (fig. 3) ; dans ce cas, elle peut être exécutée dans le chant ou sur un instrument a vent. B.

ACCIDENT, événement malheureux et imprévu dont résulte un dommage. Causé par l’imprévoyance ou’toute autre faute, il entraine responsabilité, et produit contre son auteur une action en dommages-intérêts. D’après la loi des 16-24 août 1790, la police municipale doit prendre les mesures nécessaires pour prévenir les accidents sur la voie publique, et les constater par procès-verbaux. Quiconque refuse son secours lorsqu’il en est requis pour des accidents, encourt une amende de 6 2110 fr. (Code pénal, art. 475). Les budgets des administrations portent certaines sommes destinées à secourir les victimes des accidents, surtout pour les cas d’inondation, de grêle, d’incendie, d’épizootie. Il y à une législation spéciale pour les accidents des mines et des chemins de fer (V. ces mots). Accinlzm’ (en grec, o’uμ.6’e611xóç), l’un des cinq Universaux (V. ce mot) selon Aristote, désigne l’idée générale d’un attribut qui n’est pas essentiel à la chose à laquelle il appartient. Telle est la grandeur particulière d’une-figure géométrique ; par exemple, pour un carré, avoir un mètre de côté. Du langage technique de la Logique et de la Métaphysique, ce mot a passé quelquefois dans le langage ordinaire et dans la langue oratoire pour désigner ce qui, dans les personnes et les choses, est fortuit et passager (richesse, pauvreté, beauté, laideur, etc.), par opposition à. ce qui demeure et persiste. C’est en ce sens que Bossuet dit qu’il ne faut pas considérer « l’accident attaché a l’être plus que l’être lui-même. » (V. Aristote, Métaphysique, V, 30, et la Logique de Port-Royal, 1" partie, ch. 7.) B-ia.

Accmsivr (Lieux de*l’), lociproblematum de accidente, titre générique par lequel on désigne, en langage d’école, * les différents lieux communs de raisonnement analysés et décrits par Aristote dans le 2° livre des Topiques, et qui consistent à chercher, parmi les accidents d’un sujet, quelque attribution qui puisse servir à la démonstration que l’on veut faire. Les règles données par Aristote sont fort obscures, et l’on croit pouvoir dire que, comme pour toute-espèce de lieuw communs (V. ce mot) de Logique ou de Rhétorique, leur utilité pratique ne rachète pas la difficulté qu’on éprouve à les comprendre. B-ia. Accinrivr (Sophisme de l’), en grec ñ mpà -rb cuμãe-6-n×èç› åmám, chez les scolastiques fallacia accidentais. Aristote s’en occupe dans le traité des Béfutatíons sophistiques (ch. 24). En thèse générale, c’est un sophisme qui consiste, comme il est dit dans la Logique de Port-Royal (3° part., ch. 18), <1 à tirer une conclusion absolue, simple ll et sans restriction, de ce qui n’est vrai que par accident, comme l6rsqu’on attribue à l’éloquence tous les mauvais effets qu’elle produit quand on en abuse, ou u à la médecine les fautes de quelques médecins ignorants. » › - B-n.

Accinnivr, propriété spéciale et accessoire d’un mot dans le sens ou dans la forme. Ainsi, le sens figuré d’un mot est un accident. Les terminaisons dérivatives, conjugatives, les affixes, les variations d’accentuation, de genre, de nombre, de cas, les formes comparatives, super lat ives, ampliatives, augmentatives, diminutives, les modifications diverses de la racine et du radical, sont également des accidents. Au reste, ce mot n’est pas très-usité au-