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préface.

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tare sur verre j usqu’au xv* siècle furent lesvitranx des cathédrales de Strasbourg, de Fribourg, d’Augsbourg, de Francfort, d’Ulm et de Nuremberg, de l’église S*°-Élisabeth à. Marbeurg. Parmi les artistes on cite z S’Jean l’Allemand, qui orna de ses œuvres plusieurs églises d’ltulie ; Paul et Christophe, qui allèrent travailler à la cathédrale de Tolède ; Jean de Kirchheim, auteur des vitraux de Strasbourg ; J udmann d’Augsbourg, Pierre Baker de Nordlingen, Volckhamer, Hirschvogel de Nuremberg, Jean Wild, Jean Cramer de Munich, etc.

’ Jusqu’au xv* siècle, les peintres s’étaient servis de couleurs à la détrempe, avec lesquelles ils peignaient sur les murs, sur des panneaux de bois, ou sur des toiles enduites de platre. La découverte de la peinture à l’huile, perfectionnée par Van Eyck ou Jean de Bruges, accéléra la marche de Part, et les Allemands, abandonnant entièrement le style byzantin, se mirent à imiter l’école Flamande (V. ce mot). Alors parurent Isaac de Meckenen, Frédéric Herlin de Nordlingen, Martin Schœn, supérieur à tous les autres peintres du même temps. Plus d’originalité existe chez Michel Wohlgemuth de Nuremberg, Martin Zagel et Jacob Walch.

Le commencement du xvi’siècle vit fleurîr les principaux maîtres de l’art allemand. Ce fμt alors qu’Albert Dürer personnifia dans sa plus grande originalité le génie pittoresque de l’Allemagne et son penchant vers le fantastique : peintre assez fécond pour que toutes les galeries importantes aient pu posséder plusieurs de ses tableaux, coloriste plein de fantaisie dans le jeu de la lumière et des ombres, graveur.inventif et d’une rare finesse, il introduisit dans l’école allemande une manière plus franche et plus libre, et exerça sur les pays voisins une grande influence, dont les Italiens Jean Belliiii, André del Sarto, Pontormo, etc., ne cherchèrent pas un s’affranchir. Sur ses traces marchèrent Jean de Kulmbach, Scheutïelin, Aldegrever, Altdorfer, Beham, Pens, Grunewald de Nuremberg, Gutlinger et Burgmaier d’Augsbourg. A la même époque, Lucas Cranach était le chef d’une école rivale en Saxe. Dans la haute Allemagne, à Ulm, une autre école encore avait pour représentants Zeitbloom et Martin Schatfner. Enfin, Jean Holbein, d’Augsbourg, avant d’aller se fixer en Angleterre, forma à Bâle une école qui a illustré la Suisse, et qui compte parmi ses maîtres Asper, Amberger, Stimmer, Amman, Meyer, les Füssli, etc. ’

’ Cependant, l’Allemagne ne tarda pas a perdre son genre national : les artistes se mirent à imiter les écoles étrangères. Schwartz, Goltzius, Bottenhammer, Heinz, Elzheimer, Sandrart, Screta, Kupetski, Joseph Werner, Brandel, Pierre de Strudel, se proposèrent les Italiens pour modèles. Zîngelbach, Kneller, Pœlenburg, Mignon, Dietrich, s’attachèrent de préférence aux maîtres flamands et hollandais. Puis lïécole française du temps de Louis XIV trouva aussi.des imitateurs, Brandmuller, Ilugendas, Huber, etc. lšnfin, au xvm° siècle, Raphaël Mengs, admirateur de l’antiquité, prépara la régénération de Part, surtout par ses écrits : J.-H. Tischbein, Denner, Bernard Rode, Adam Hœser, Hetsch, Kugelchen, Carstens, Wœchter, Schick, Jos. Koch, H.-W. Tischbein, H. Füger, »G. Weitsch, Langer, Angelica Kauffmann, Ant. Grafl’, Pascha Weitsch, Phil. Hackert, Ferd. Kobel, Chodowiecky, montrèrent plus d’originalité que leurs prédécesseurs. - Toutefois, l’opposition politique de l’Allemagne à la France pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire, une certaine exaltation de poésie et de catholicisme dans les œuvres de la littérature, l’admiration qu’excita la collection des anciens maîtres formée par les frères Boisserée, détachèrent la peinture allemande du grand style classique, et Yentraînèrent vers l’imitation des productions du moyen âge, ou les Allemands voyaient Pidéal de leur gloire. La peinture à fresqueyoubliée depuis longtemps, reprit une grande faveur. La nouvelle école, dite romantique, reconnaît pour chef Overbeck, autour duquel se groupent Phil. Veit, Reinhardt, Kolbe, Ch. Fohr, etc. Il était à craindre que l’art ne tombat dans le servilisme, dans la manière et la convention ; aussi Gœthe jugea-t-il sévèrement cette école D’autres peintres, sans en abandonner les principes, modifièrent du moins le style sec et pauvre des maîtres du moyen âge, et poursuivirent l’expression bien sentie, la vérité de caractère. A leur tête se place P. de Cornelius, chef de l’école de Munich, sur les traces duquel marchent Schnorr, H. Hess, les frères Olivier, W. Kaulbach, Hermann, été. Schadow, chef de l’école de Dusseldorf, a pour disciples Lessing, Hildebrandt, Bendemanu, Hübner, Sohn, Schrœdter, Preyer. L’école de’ Berlin, sans être aussi brillante, peut citer W. Wach, Ch. Begas, Daëge, Steinbrück, Siebert, Schirmer, Bo’nisch, Krause, Meyerheim, Schinkel, etc. En général, les peintres actuels de l’Allemagne méritent, par l’msp1ration, par le talent de composition, une place distinguée dans l’histoire de l’art ; mais ils pèchent sous le rapport de la forme et de la couleur. V. A. Michicls, Études sur l’Allemagne, Paris, 1840, 2 vol. in-8° ; Descamps, la È/ie deirzpãizztres flamands, allemands et hollandais, aris, 5, 5 vol. in-S". B. *

ALLEMAGNE (Sculpture en). Il faut chercher dans les travaux des moines du moyen âge les premiers monuments de la sculpture allemande : ce sont des devants d’autels, des reliquaires, des vases sacrés, des ivoires, recouverts de figures ou d’ornements. Parmi les œuvres les plus anciennes, on doit citer : la couverture de l’Evangéliaire de l’abbaye de S’-Emeran à Ilatisbonne, exécutée sous le règne d’Othon*II, et que l’on conserve à la bibliothèque de Munich ; le parement d’autel en or, donné par Henri II à la cathédrale de Bâle, et la couverture d’un évangéliaire du même prince (aujourd’hui à Munich) ; un calice de l’abbaye de Weingarten en, Souabe, par Conrad de Huse ; un autre calice du xu° siècle, conservé dans le Trésor de la cathédrale de Mayence. Les Allemands excellaient principalement dans la fonte des métaux, et, dès le x° et le xi’siècle, il est fait mention de colonnes et de portes coulées en bronze. Mais la grande statuaire avait encore fait peu de progrès jusqu’au règne de la maison de Souabe. Des rapports multipliés qui s’établirent alors entre l’Allemagne et l”Italie, il résulta un échange fécond d’idées : tandis que des artistes allemands travaillaient à l’église de S’-François d’Ass ise et à la cathédrale d’orviéto, et qu’un maître de Cologne exécutait à. Florence des sculptures, aujourd’hui détruites, mais qui firent l’admiration de Ghiberti lui-même, les artistes de l*Italie se répandaient dans l’Allemagne méridionale, surtout en Souabe. La pierre, le bronze, et principalement le bois, furent employés par les sculpteurs des xn°, xm° et xiv° siècles, dont une foule de statues, de la bernacles, de calvaires, de chaires, de stalles, etc., attestent le merveilleux talent. De tous ces artistes, les seuls à peu près dont les noms ont été transmis jusqu’à nous sont Jean de Cologne, Bertold d’Isenach et Sabine de Steinbach. Parmi les œuvres anonymes, on remarque la statue colossale de Rodolphe IV à Neustadt, le portail de l’église’S’-Laurent et les sculptures de l’hôtel de ville à Nuremberg, le baptistère en cuivre de S*-Sébald dans la même ville, le maître-autel de la cathédrale de Marbourg, les sculptures de la Chartreuse de Buxheim, les tombeaux de la cathédrale d’lnsprück et de l’église S*-Barthélemy à Francfort, ’le tombeau en bronze de Rodolphe de Souabe à Mersebourg, le tabernacle et le baptistère de Lubeck, la table d’or de Lunebourg, le Calvaire de Spire, etc. - Au xv’siècle, Jean Syrlin sculpta les stalles et les antels de la cathédrale d’Ulm ; Henri Eichlern, la chaire de l’église S’=-Anne à Augsbourg ; Jean Creitz, le tabernacle de’ Nordlingen ; Nicolas de Haguenau, le maître-autel de Strasbourg ; Nicolas Lersch. le tombeau de l’empereur Frédéric III dans la cathédrale de Vienne. Nuremberg, où déjà, dans le siècle précédent, les frères Buprecht et Sébald Schonhoffer avaient élevé l’admirable fontaine de S*°-Marie, produisait toute une école d”habiles sculpteurs : Jean Decker exécutait un Jugement dernier, une Passion et une Descente de croiar ; Adam Kraff bâtissait la chapelle S’-Laurent, et y sculptait en bois la Passion ; Veit Stoss et Sébastien Lindenast se distinguaient comme fondeurs. Mais Pierre Vischer s’éleva au-dessus de tous : la grille de la maison deville, le mausolée de l’évêque Ernest de Magdebourg, le Crucifiementde l’église S’-Gilles, et surtout le tombeau de S’Sébald, le placent au premier rang des sculpteurs allemands du moyen àge. Le luthéranisme arréta le développement de la sculpture, auxiliaire de l’architecture religieuse ; de nouveaux iconoclastes brisèrent ou fou dirent les statues ; les pieux simulacres disparurent des temples protestants, et les pays catholiques, agités et appauvris par les guerres de religion, ne purent s’appliquer aux beaux-arts. Jusqu’a la fin du xvm* siècle, la sculpture allemande, privée d’élan et de spontanéité, se traina sur les traces de l’école italienne dégénérée, et le seul artiste qui ait mérité sa réputation fut le Tyrolien Mathieu Collin, auteur du tombeau de l’archiduc Maximilien d’Autriche à Salzbourg. Enfin l’art retrouva sa voie après la publication des écrits de Winckelmann sur’la statuaire antique. Dannéeker et Ohmacht s’inspirèrent des exemples que donnaient Canova en Italie et Thorwaldsen en Danemarl ;.Lex1x’sièLl6