Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
LE SERVITEUR

en services de porcelaine, en maroquinerie, en couverts d’argent, en porte-plumes, en cahiers, en ces mille objets qui sont tantôt de nécessité, tantôt de luxe. On y trouvait même des dictionnaires pour écoliers. Quant aux autres livres, nous avons à mieux employer notre argent qu’en l’achât de ces romans qui racontent toujours les mêmes choses. C’est absolument comme les feuilletons des journaux que dévore la jeunesse : on n’y raconte que des balivernes. Le soir, tu n’en as pas besoin pour t’endormir. Il te suffit de la fatigue de ta journée. De plus, M. Teste était devenu bon horloger, comme toi bon jardinier : par la pratique de son art. Enfin il servait d’intermédiaire entre les banques de Paris et ceux d’ici qui, comme toi, avaient chaque trimestre quelques coupons à toucher. M. Teste était un « scientifique », sans cesse imaginant de nouvelles installations mécaniques dont il réussissait à réaliser quelques-unes. Témoin de ses essais, tu fournissais parfois la main-d’œuvre, et revenais émerveillé, disant :

— Non ! Jamais ! Jamais !…

Absolument comme après m’avoir raconté l’histoire du grand Pierre de la Montée.