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Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/204

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LE SERVITEUR

gainées de serge verte, et qui n’apparaissaient dans toute leur gloire que les jours de processions, les croix, les bénitiers, les encensoirs, les cierges, les paquets de bougies, et ces cartons noirs sur lesquels, tu le sais bien, sont peintes en blanc des têtes de morts. On y respirait une odeur d’encens et de bougies mélangée du parfum de cette anisette que les boulangers mettent dans le pain bénit, quand on le leur demande. Là, nous nous babillions tous, toi, le suisse et nous, les enfants de chœur, comme des acteurs pour la représentation d’un très ancien mystère. Nous autres, nous étions trop jeunes encore pour prendre au sérieux notre rôle. Mais, lorsque notre enfance était exubérante, tu nous imposais silence : même fermée, la porte de notre sacristie donnait accès direct à la maison de Dieu.

L’autre était la « sacristie du clergé » que représentaient, à eux deux, le curé-doyen et son vicaire. Un grand buffet qui rejoignait le plafond en occupait, sur toute la longueur, la moitié de la superficie. Au-dessous de la tablette tu pliais et rangeais soigneusement, sur des planches à glissières, les différents ornements ;