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LE SERVITEUR

fois. Elle se multiplie. Des échos se la renvoient. Elle se rencontre, se heurte à elle-même, étonnée, sous ces voûtes que la lumière des bougies n’atteint pas. Elle passe, joyeuse, près des lustres. Mais, là-haut, dans l’ombre, on dirait quelle frissonne de la crainte d’effleurer les molles ailes d’une chauve-souris.

D’autres cantiques suivent. On y parle d’anges, de hautbois, de musettes, d’une attente qui a duré plus de quatre mille ans. Je suis quelque part, sur la terre ; des fils mystérieux me relient à des milliers de générations disparues que je vois, agenouillées, les mains jointes, les regards vers les nuages d’où tombera la céleste rosée.

C’est à la messe de minuit qu’aboutissent pour nous — comme les routes aux maisons du repos et de la joie, — les quatre dimanches de l’Avent où l’on a dit la messe avec des ornements violets, et les vêpres à l’heure du crépuscule chargé de brume froide quand le vent secoue la grand’porte de l’église.

Après, il y en a qui parlent de réveillon. Il faut s’asseoir encore à des tables, pour manger et boire.

Décidément, je ne suis pas assez grand. Je