Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI

D’abord tu avais dû cesser de travailler dehors. Te morfondant au coin du feu, tu ne te reconnaissais plus. Tes forces peu à peu s’en étaient allées. Le cercle de ton activité se rétrécissait de semaine en semaine. Tu pouvais encore t’occuper de notre jardin et de notre champ, mais tu n’allais plus dans les jardins des riches. Toi de qui c’était la fierté d’être toujours à l’heure et de ne pas perdre une minute du temps que tu devais à ceux qui te payaient, voici que tu n’avais plus à travailler que pour ton compte. Tu te trouvais tout désorienté.

Puis tu avais dû cesser de l’occuper de l’église, ne marchant plus qu’avec de grandes difficultés. Ce n’était pas tout à fait le coup de grâce, mais il s’en fallait de peu. Toi dont c’était la joie intérieure et l’orgueil de tenir propre la maison de Dieu, toi qui ne regardais pas à lui consacrer