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LE SERVITEUR

« et des autres subventions. Il a été vu, ensuite des années stériles, manger l’herbe au milieu des prés avec les brutes ». Et voici qui est bien de toi… et bien du père du « grand roi ».

Allant au secours d’une de ses provinces envahie par les Espagnols, il vit, dans les campagnes, des avoines toutes fauchées, quoiqu’elles fussent encore vertes, et plusieurs paysans assemblés autour de ce dégât, mais qui, au lieu de se plaindre de ses chevau-légers qui venaient de faire ce bel exploit, se prosternaient devant lui et le bénissaient.

— Je suis bien fâché, leur dit-il, du dommage qu’on vous a fait là.

— Ce n’est rien, Sire ! répondirent-ils. Tout est à vous. Pourvu que vous vous portiez bien, c’est assez.

— Voilà un bon peuple, dit-il à ceux qui l’accompagnaient.

Mais il ne leur fit rien donner, ni ne songea à les faire soulager des tailles.

S’il y avait songé, vous auriez sans doute refusé.

Maintenant, ce sont maltôtiers, intendants et gouverneurs qui fondent sur toi. Tu as à nour-