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LE SERVITEUR

« Les granges, les écuries, les toitons, tout est ordinairement contigu et de plain-pied avec la maison. Souvent une porte d’intérieur fait communiquer la maison avec l’étable. Dans les habitations les plus misérables du haut Morvan, il n’est pas rare de voir la volaille se jucher sur une claie suspendue dans la chambre à coucher, et le coq qui chante le réveil perche sur le ciel du lit.

« Le mobilier, dans chaque maison, est réduit au contingent le plus exigu. Chaque coucher se compose d’un châlit, avec une paillasse et une toile renfermant la plume des oies et des canes qu’on dépouille à cet effet deux fois par an de leur duvet ; un traversin, avec une manière d’oreiller, une couverture de poulangis grossier, et des rideaux de bouege ou de grosse serge de couleur verte ou jaune, qui entourent le lit carrément : c’est un abri contre le froid et une sorte de cabinet de toilette pour les femmes quand il y a plusieurs ménages dans la même chambre. Au pied du lit est ordinairement une armoire, et plus souvent un coffre pour mettre le linge et les hardes : genre de meubles qui oblige à culbuter tout ce qui est dessus pour