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LE SERVITEUR

savons qu’elles existent et que, sans elles, l’histoire de la France ne serait pas ce qu’elle est. C’est bien d’elles, surtout, et de leurs habitants, que notre grand compatriote disait au grand Roi : « C’est encore la partie basse du peuple qui, par son travail et son commerce, et par ce qu’elle paie au roi, l’enrichit et tout son royaume ; c’est elle qui fournit tous les soldats et matelots de ses armées de terre et de mer, et grand nombre d’officiers, tous les marchands et petits officiers de judicature ; c’est elle qui exerce et qui remplit tous les arts et métiers ; c’est elle qui fait tout le commerce et les manufactures de ce royaume, qui fournit tous les laboureurs, vignerons et manœuvriers de la campagne ; qui garde et nourrit les bestiaux ; qui sème les blés et les recueille ; qui façonne les vignes et fait le vin ; et, pour achever de le dire en peu de mots, c’est elle qui fait tous les gros et menus ouvrages de la campagne et des villes. »

Regarde attentivement sur la carte, comme avec une loupe, chacun de ces points noirs. Si ton regard a la force des rayons du soleil, tu les verras, dans une brusque flambée, se dis-