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LE SERVITEUR

sont deux lits de noyer verni. Vous avez chacun le vôtre.

À ta gauche voici, côte à côte, les deux armoires, la plus grande, sœur des lits, en noyer verni, la plus petite en bois plaqué d’acajou. Dans celle-ci sont suspendus pantalons et gilets de travail, et le pantalon noir et la redingote noire que tu revêts le dimanche et, quand il le faut, les jours de semaine pour un enterrement, pour un mariage. Dans celle-là ce sont les piles de linge toujours soigneusement lavé, reprisé, repassé. Il y a douze paires de draps : nous avons des nuits devant nous.

Voici, tout près des armoires, la table ronde, sœur des lits et de la grande armoire, en noyer verni. Les quatre coins d’un tapis tombent devant ses quatre pieds qu’ils cachent : ainsi c’est le tapis qui a l’air de la soutenir.

Voici les deux grands placards aménagés dans les murs profonds comme en ont seules les vieilles maisons des petites villes. Ouvre-les. Nous trouverons un peu de tout sur leurs rayons. Nous sentirons l’odeur des colonies de fourmis qui les envahissent ; mais nous finirons bien par les détruire. Ouvre-les, et il nous viendra