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langues, à retrouver l’origine commune de certaines nations. Ce sont, si je puis ainsi parler, des documents qui tendent à prouver que les peuples en possession de ces traditions et de ces légendes sont alliés par le sang, ou qu’il y a eu des rapports fréquents entre eux, ou qu’ils ont été influencés directement ou indirectement l’un par l’autre.


II

Déjà, Jacob et Wilhelm Grimm, Benfey et Manhardt en Allemagne, Erben en Bohême, Absjörnsen et Moë en Norwége, Dasent, Kennedy et Chambers en Angleterre ont démontré que les contes populaires recueillis par eux se rattachent aux croyances religieuses des populations primitives de l’Inde. Depuis ce temps et de nos jours, l’érudition française a fait aussi remonter jusqu’à l’Inde quelques-uns des poëmes classiques de l’Europe, mais elle n’a pas dit son dernier mot sur l’Orient.

Les traditions religieuses et héroïques de l’Archipel d’Asie nous sont encore inconnues ; il y aurait cependant grand intérêt à les étudier et à les comparer avec celles que la poésie européenne a propagées en charmant les veillées des jeunes châtelaines dans leurs manoirs féodaux, et des vénérables grand’mères au foyer de leurs chaumières cachées dans les mon-