Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/132

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qu’elle ne saisit point, elle sert plutôt à établir et à fixer les erreurs, qu’à frayer le chemin à la vérité[1].

Mais, pour résumer en peu de mots ce que nous avons dit, il ne paroît pas que les hommes aient beaucoup gagné à faire fonds dans les sciences sur leur propre industrie, ou à les recevoir sur la foi d’autrui ; vu principalement qu’il est peu de fonds à faire sur les méthodes et les expériences déjà connues. Car l’édifice de cet univers est, par sa structure, une sorte de labyrinthe pour l’entendement humain qui le contemple ; labyrinthe où se présentent de tous côtés tant de routes incertaines, tant de similitudes trompeuses de signes et de choses, tant de nœuds, de tours et de retours qui se croisent en tous sens et qui s’em-

  1. Car cette logique, comme il le dit ailleurs, apprend tout au plus à déduire de principes quelconques des conséquences légitimes ; non à former ou à vérifier ces principes ; elle les suppose et ne les examine point.