Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de frayer le chemin à de nouvelles inventions ; car nous sommes également jaloux de cultiver les parties déjà connues et de faire de nouvelles acquisitions. Cette méthode tend aussi à faciliter la persuasion, et elle est conforme à cette maxime : L’ignorant ne reçoit point les paroles de la science, si l’on ne commence par dire ce qu’il recèle au fond de son cœur. Ainsi ranger, pour ainsi dire, les côtes des différentes sciences et des différens arts, et y importer telle ou telle chose utile, c’est ce que nous ne manquerons pas de faire comme en passant. Cependant les divisions dont nous faisons usage dans la distribution des sciences, sont de telle nature, qu’elles n’embrassent pas seulement les choses déjà inventées et connues, mais aussi les choses omises, quoique nécessaires. Car, le globe intellectuel, ainsi que le globe terrestre, offre des pays cultivés et des régions désertes. Ainsi on ne doit pas être étonné que nous nous écartions des divisions reçues ; car les