Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/171

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s’en trouve de telles. En un mot nous semons par-tout des avertissemens, des doutes, des précautions, chassant et réprimant tous les fantômes par une sorte de religion et d’exorcisme.

Enfin, comme nous ne savons que trop combien l’expérience et l’histoire émoussent l’esprit le plus aigu, combien il est difficile, sur-tout aux esprits sans vigueur ou préoccupés, de se familiariser, dès le commencement, avec la nature, nous ne manquons pas d’ajouter nos observations comme autant de premiers essais par lesquels l’histoire semble se tourner, se pencher un peu vers la philosophie, et y donner un coup d’œil ; afin que ces premières vues tiennent lieu aux hommes de garanties, qu’ils ne seront pas toujours détenus dans les flots de l’histoire ; et qu’à l’époque où nous en viendrons à l’œuvre même de l’entendement, toutes choses se trouvent plus sous la main. Or nous nous flattons qu’à l’aide d’une histoire naturelle telle