Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/177

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du genre humain, de sa fortune, de toute cette puissance qu’il peut acquérir par la science active. En effet, l’homme, interprète et ministre de la nature, ne conçoit et ne réalise ses conceptions qu’en proportion qu’il sait découvrir de l’ordre de la nature, soit par l’observation, soit par la réflexion ; il ne sait et ne peut rien de plus ; car il n’est point de force qui puisse relâcher ou rompre la chaîne des causes ; et si l’on peut vaincre la nature, ce n’est qu’en lui obéissant : ainsi ces deux buts, la science et la puissance humaine, coïncident exactement dans les mêmes points ; et si l’on manque les effets, c’est par l’ignorance des causes.

L’essentiel est de ne jamais détourner des choses les yeux de l’esprit, et de recevoir leurs images précisément telles qu’elles sont ; car Dieu sans doute ne permettroit pas que nous donnassions pour une copie fidelle du monde, un pur rêve de notre imagination. Espérons plu-