Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/268

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Une autre erreur analogue à la précédente, est celle de ces gens qui s’imaginent que de toutes ces sectes et ces opinions antiques, une fois qu’elles ont été bien discutées et bien épluchées, c’est toujours la demeure qui demeure la tenante, et qu’on abandonne toutes les autres ; et que, si l’on prenoit la peine de recommencer toutes les recherches, de rappeller tout à un nouvel examen, il ne se pourroit qu’on ne retombât dans quelques-unes de ces opinions rejetées, et qui, après cette exclusion, se sont entièrement effacées de la mémoire des hommes[1] : comme si l’on ne voyoit pas la multitude et les sages eux-mêmes, pour la flatter, donner plutôt leur approbation à des opinions populaires et superficielles, qu’à celles qui ont plus de

  1. Cette opinion est pourtant assez fondée, sinon quant au droit, du moins quant au fait. Il n’est pas vrai qu’en méditant sur de nouveaux frais, on doive nécessairement retomber dans les opinions qui régnoient autrefois ; mais il est vrai qu’on y est en effet retombé.