Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/279

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pas combien cela même nuit au progrès et à l’accroissement de la science. Il en est d’un but de cette espèce comme de la pomme d’or jetée devant les yeux d’Atalante ; car, tandis qu’elle se baisse pour la ramasser, elle cesse de courir et, comme dit le poëte : Elle se détourne de son chemin pour enlever cet or qui roule devant elle. Mon dessein n’est pas non plus d’imiter Socrate, en évoquant du ciel la philosophie, et la forçant à demeurer sur la terre ; je veux dire, d’exclure la physique pour ne mettre en honneur que la morale et la politique. Mais, de même que le ciel et la terre conspirent et sont si parfaitement d’accord, pour conserver la vie des hommes et augmenter leur bien-être ; la fin de cette double philosophie doit être de ne penser, en rejetant et les vaines spéculations et tout ce qui se présente de frivole et de stérile, qu’à conserver tout ce qui se trouve de solide et de fructueux ; par ce moyen, la science ne sera plus une sorte de courtisanne,