Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/301

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teurs des arts, et ceux qui enrichissoient la vie humaine, de nouveaux moyens et de nouvelles commodités, furent toujours consacrés parmi les grands dieux, et tel fut le partage de Cérès, de Bacchus, de Mercure, d’Apollon ; distinction qui certainement étoit fondée et le fruit d’un jugement très sain. En effet, les services des premiers sont presque renfermés dans les limites d’un seul âge et d’une seule nation ; et ils ressemblent assez à ces pluies bienfaisantes et qui viennent à propos, mais qui, bien que fructueuses et désirables ne sont utiles que dans le temps où elles tombent, et dans l’étendue de terrein qu’elles arrosent. Au lieu que les bienfaits des derniers, semblables à ceux du soleil et aux présens des cieux, sont infinis par le temps et par le lieu. Observez de plus que les premiers ne vont guère sans troubles et sans débats ; au lieu que les derniers ont le vrai caractère de l’avènement de la Divinité, et ils arrivent comme sur un vent léger, sans tumulte et sans bruit.