Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vention du vaisseau qui, important et exportant les richesses et les productions des différens climats, associe les nations diverses par la communication des fruits et des commodités de toute espèce, et rapproche les contrées les plus séparées par la distance des lieux ; à combien plus juste titre ne doit-on pas honorer les lettres, qui, comme autant de vaisseaux, sillonnant l’océan du temps, marient, en quelque sorte, par la communication des esprits et des inventions, les siècles les plus éloignés les uns des autres. Or, nous voyons que ceux d’entre les philosophes qui étoient le plus profondément plongés dans les sens, qui n’étoient rien moins que divins, et qui nioient le plus obstinément l’immortalité de l’âme, ont néanmoins, convaincus par la force de la vérité, accordé que tous les mouvemens et les actes que peut faire l’ame humaine, sans l’entremise des organes du corps, doivent, selon toute probabilité subsister après la mort. Or, tels sont les mouvemens de l’entendement,