pèce servira comme de flambeau aux entreprises publiques et aux travaux spontanés des particuliers. En quoi pourtant mon dessein en ce moment est seulement de noter les parties omises et les choses à suppléer, et non de relever les erreurs et les tentatives malheureuses.
Or, ce dessein, en me disposant à l’exécuter, je n’ignore pas quel immense travail j’entreprends, et quel pesant fardeau je m’impose. J’ignore encore moins combien mes forces sont peu proportionnées à ma bonne volonté. Cependant, ce qui me fait concevoir de hautes espérances, c’est que, si mon ardent amour pour les lettres ne m’entraîne pas trop loin, je trouverai mon excuse dans cette affection même ; car il n’est pas donné à tout homme d’aimer et d’être sage tout ensemble. Enfin, je sais que je dois laisser aux autres la même liberté de jugement dont j’use moi-même ; et je ne trouverai pas mauvais qu’on remplisse avec moi, comme je le remplis avec les autres, ce devoir de l’humanité exprimé