Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’homme n’a aucun autre pouvoir sur la nature, que celui que lui peut donner le mouvement ; et tout ce qu’il peut faire, c’est d’approcher ou d’éloigner les uns des autres les corps naturels. Quand cet éloignement et ce rapprochement sont possibles, en joignant, comme le disent les Scholastiques, les actifs aux passifs, il peut tout ; hors de là, il ne peut rien. Et lorsque les choses sont disposées pour produire un certain effet, que cela se fasse par l’homme ou sans l’homme, peu importe. Par exemple, l’or s’épure par le moyen du feu ; cependant on trouve quelquefois dans les sables fins ce métal tout pur. De même, dans la région supérieure, l’iris se forme dans un nuage très chargé de particules aqueuses ; et ici bas, on l’imite assez bien par l’aspersion d’une certaine quantité d’eau. Ainsi, c’est la nature qui régit tout. Or, ces trois choses sont subordonnées les unes aux autres, le cours de la nature, ses écarts et l’art, c’est-à-dire, l’homme ajouté aux choses. Il convient donc de