Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/405

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gros des événemens ; d’autres, au contraire, vont courant après les plus minutieux détails, et qui n’influent point sur le fond des actions. Quelques-uns, trop amoureux de leur propre esprit, controuvent audacieusement des faits ; mais d’autres n’impriment pas tant aux choses l’image de leur esprit, que celle de leurs passions, ne perdant jamais de vue l’intérêt de leur parti et témoins peu fidèles des événemens. Il en est qui mêlent par-tout, bon gré malgré, dans leurs livres, les réflexions politiques dans lesquelles ils se complaisent, se jetant dans toutes sortes de digressions, et interrompant à tout propos le fil de la narration. D’autres qui manquent de sens et ne savent pas s’arrêter, entassent discours sur discours, harangues sur harangues, et se perdent dans des narrations sans fin : ensorte qu’il est constant qu’on ne trouve rien de plus rare parmi les écrits humains, qu’une histoire bien faite et accomplie en tous ses points. Mais notre but pour le moment est de faire la dis-