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DES SCIENCES, L. II. CH. IX.

comme celui des hommes ; et de même que rien ne nuit autant à l’état civil, que la confusion des ordres et des grades, de même aussi ce n’est pas peu déroger à l’autorité d’une histoire grave, que de mêler à la politique de si frivoles détails ; tels que les fêtes, les cérémonies, les spectacles et autres choses semblables. Et il seroit sans doute à souhaiter qu’on s’accoutumât à faire cette distinction-là même. Mais de notre temps on n’est dans l’usage de tenir des journaux que dans les voyages de mer et les expéditions militaires[1]. Chez les anciens, on avoit soin, pour faire honneur aux rois, de rapporter dans des journaux les actes de leur palais ; et nous voyons que cet usage étoit suivi sous Assuérus, roi

  1. Les temps sont bien changés à cet égard. De notre temps, non-seulement nous ne manquons pas de journaux, nous avons même le journal des journaux : il y en a peut-être trop ; mais ils trouvent pourtant trois sots pour les écrire, trente sots pour les vendre et trois cents pour les lire.