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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

tout. Attendu que, dans l’ordre de la nature, il n’est rien de si petit qui n’ait sa cause ; et au contraire rien de si grand, qui ne dépende de quelque autre chose. Ensorte que l’assemblage même, l’ensemble de la nature, renferme dans son sein toute espèce d’événement, le plus grand comme le plus petit, et le produit dans son temps, d’après une loi dont l’effet est certain : ainsi rien d’étonnant, si l’on a supposé que les Parques étoient les sœurs de Pan, et ses sœurs très légitimes. Car la fortune est fille du vulgaire, et ne plaît ordinairement qu’aux esprits superficiels. Certes, Épicure ne tient pas seulement un langage profane ; mais il me paroît extravaguer tout-à-fait, lorsqu’il dit, qu’il vaut mieux croire la fable des dieux, que supposer un destin : comme s’il pouvoit y avoir dans l’univers quelque chose qui, semblable à une isle, fût détachée de la grande chaîne des êtres. Mais Épicure, comme on le voit par ses propres paroles, a accommodé et assujetti sa philosophie na-