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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

pyramidale des cornes de Pan. Mais il ne faut pas s’étonner que ces cornes, par leurs extrémités, touchent au ciel ; attendu que les choses les plus élevées de la nature, c’est-à-dire, les idées universelles, touchent, en quelque manière, aux choses divines. Aussi avoit-on feint que cette fameuse chaîne d’Homère, c’est-à-dire, celle des causes naturelles, étoit attachée au pied du trône de Jupiter. Et comme il est facile de s’en assurer, il n’est point d’homme, traitant la métaphysique et ce qu’il y a dans la nature d’éternel et d’immuable, et détournant un peu son esprit des choses variables et passagères, qui ne tombe aussi-tôt dans la théologie naturelle ; tant le passage du sommet de cette pyramide à Dieu même, est rapide et facile.

C’est avec autant d’élégance que de vérité qu’on représente le corps de la nature comme hérissé de poils, vu ces rayons qu’on trouve par-tout ; car les rayons sont comme les crins, comme les poils de la nature ; et il n’est rien qui