Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/484

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

mais se détournant de sa route, il alla trouver les Grées. Celles-ci étoient sœurs utérines des Gorgones. Dès leur naissance, elles portoient des cheveux blancs, et ressembloient à de petites vieilles. Elles n’avoient à elles trois qu’un seul œil et qu’une seule dent, que chacune d’elles prenoit à son tour, lorsqu’elle voulait sortir, et qu’en rentrant elle déposoit. Elles prêtèrent donc à Persée cet œil et cette dent. Alors enfin se voyant suffisamment armé pour son dessein, il alla droit à Méduse, à grandes journées, et comme en volant. Il la trouva endormie : cependant il n’osa s’exposer à ses regards directs, craignant que par hazard elle ne s’éveillât. Mais tournant la tête, et fixant la vue sur le miroir de Pallas, pour diriger ses coups, par ce moyen, il coupa la tête à Méduse. De son sang répandu sur la terre, naquit aussi-tôt Pégase, cheval aîlé. Or, cette tête ainsi coupée, il la plaça sur le bouclier de Pallas. Et ce visage, même après la mort, conserva sa force, au point que