Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/159

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Nous terminerons ici notre histoire sur la longue durée de la vie, envisagée dans les individus de notre espèce, ou dans des classes peu nombreuses ; et il est temps de passer aux observations sommaires et tirées de classes plus étendues.

23. La succession des temps et des générations ne nous paroît point une cause suffisante pour abréger la durée de la vie humaine ; la mesure de cette durée, depuis Moyse jusqu’à notre temps, ayant toujours été à peu près la même et il est faux qu’elle ait été toujours en décroissant insensiblement, comme on seroit porté à le penser. Il est, sans doute dans chaque contrée, des temps où cette durée est plus grande, et d’autres où elle est plus courte ; par exemple, elle est plus longue dans les temps de barbarie où la manière de vivre est plus simple et plus frugale, et où les hommes sont plus adonnés aux exercices du corps ; elle est plus courte aux époques d’une plus grande civilisation, d’un plus grand luxe, d’une plus grande oisiveté. Mais ces accroisse-