Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/177

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dromanes[1], eussent pour cela des enfans plus robustes, ou plus vivaces que ceux des Romaines, des Athéniennes, ou des Thébaines[2], qui étoient censées nubiles dès l’âge de douze ou de quatorze ans. Et si les Spartiates avoient quelque supériorité à l’égard des antres nations, ils la devoient moins à ces mariages tardifs qu’à la frugalité de leur manière de vivre. Au reste, l’expérience prouve qu’il y a des races qui, pendant un certain

  1. Mot grec qu’on peut rendre par l’expression de chasseuses d’hommes ; la privation aiguise le désir ; la génération, ainsi que la nutrition, exige une sorte d’appétit provoqué par l’abstinence.
  2. Plutarque dit qu’Epaminondas voulant inspirer à ses concitoyens du mépris pour les Spartiates, et faire perdre à ceux-ci leur ascendant, faisoit lutter fréquemment les jeunes Thébains avec les soldats qui étoient en garnison à la Cadmée, citadelle de Thèbes, dont les Spartiates s’étoient emparés par surprise, et que ceux-ci, dans ces luttes, avoient presque toujours le dessous ; il paroit que les moines guerriers de ce couvent avoient plus de patience et de courage que de vigueur.