Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/227

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14. De tous les moyens qui peuvent condenser les esprits par voie de répulsion, les plus puissans et les plus efficaces sont, avant tout, l’opium proprement dit, puis les opiats, et en général les narcotiques ou somnifères.

15. Cette propriété que l’opium a de condenser les esprits, est d’autant plus sensible et d’autant moins douteuse, que trois grains de cette substance suffisent pour les coaguler presqu’à l’instant, et à tel point qu’ensuite ils ne peuvent plus se dilater de nouveau, mais s’éteignent tout-à-fait, et demeurent immobiles.

16. Si l’opium et les opiats repoussent les esprits, ce n’est point en vertu de leur nature froide, comme on seroit porté à le penser, car ils contiennent des parties de nature sensiblement chaude ; mais c’est au contraire parce qu’ils repoussent les esprits, qu’ils refroidissent.

17. Cette répulsion que l’opium et les opiats exercent sur les esprits, se manifeste sur-tout lorsqu’on les applique extérieurement ; car, dans ce dernier cas,