Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/241

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est plutôt d’animer, pour ainsi dire, le froid de la neige, et d’augmenter son intensité, que de refroidir par lui-même. Cependant j’ai oui dire que, dans les pays chauds, où il ne tombe jamais de neige, on opère des congélations à l’aide du nitre seul ; mais c’est un fait que je n’ai point vérifié par l’expérience.

45. On prétend que la poudre à canon, dont le nitre est la base, étant délayée dans du vin, augmente le courage ; que les gens de mer et les soldats sont dans l’habitude d’en prendre avant un combat, à peu près comme les Turcs prennent de l’opium, en pareil cas.

46. On emploie le nitre avec succès dans les fièvres chaudes et dans les fièvres pestilentielles pour modérer et réprimer cette chaleur excessive et pernicieuse qui les accompagne.

47. L’antipathie qui règne entre le nitre et la flamme, se manifeste sensiblement dans l’explosion de la poudre à canon ; antipathie qui est la véritable cause de cette espèce de souffle ou de